On en revient encore et toujours au smartphone, véritable couteau suisse du voyageur nomade. Présentée à Munich en mars dernier, l’application Smile de Lufthansa esquisse le voyage du futur avec une offre de 80 services à la carte qui seront accessibles via le téléphone du voyageur. “La nouvelle application va anticiper les attentes de nos passagers et leur offrir une totale indépendance dans leurs choix, indique Annette Mann, responsable des services clientèle du transporteur allemand. Nos enquêtes constatent que le passager d’aujourd’hui souhaite bénéficier d’un lien technologique, d’un service personnalisé, mais avec une autonomie de décision, raconte-t-elle. Cela correspond aussi à une érosion du produit tel que défini par les classes de voyage. Un passager peut par exemple voyager en affaires sur du long courrier et poursuivre son voyage en classe éco. 37La corruption est perçue par les policiers et les transporteurs comme un acte de solidarité et de survie. Le policier qui perçoit l’argent estime que son acte permet au transporteur de continuer à travailler afin de maintenir son commerce. De même, les chauffeurs et apprentis estiment que leurs transactions avec les policiers permettent à la fois de venir en aide à ces derniers et, aussi, de maintenir leurs activités. La réalité qui en découle, ce sont les retombées socio-économiques de cette pratique sur le bien-être financier de ces personnes. 38Tout au long de nos investigations, il est ressorti qu’au-delà des justificatifs à caractère social (solidarité, entraide, reconnaissance, etc.) les retombées financières se présentent comme une des raisons de la persistance et de la généralisation de la corruption. 39Ainsi, la corruption permet aux transporteurs (propriétaires, chauffeurs et apprentis) d’avoir des revenus qui leur permettent de se prendre en charge. 41À ces acteurs on peut ajouter l’analyse de Jean-François Médard qui fait ressortir le caractère redistributif des gains de la corruption et en justifie son impact sur la pauvreté. « Mais l’intérêt de cette corruption échange-social est qu’elle assure une certaine redistribution. Election présidentielle oblige, Michel Onfray revient également sur le paysage politique français qui a, selon lui, «perdu le sens de l’honneur». En outre, il estime qu’un Jean-Luc Mélenchon et une Marine Le Pen ne pourraient gouverner différemment. Ni «islamo-gauchiste», ni «islamophobe», il revendique une vision athée, l’esprit d’une «gauche libertaire» qui se doit de refuser l’idée reçue, en Occident, selon laquelle le «libéralisme est l’horizon indépassable du politique». Reste-t-il chez lui une lueur d’optimisme pour notre ère ? Peut-être, mais la tâche lui semble ardue face à «25 ans de déculturation par l’école et le journalisme mondain télévisuel dominant» qui ont «éteint le génie populaire». Pour notre civilisation qui serait en phase terminale, il ne reste, selon Michel Onfray, qu’à s’efforcer de disparaître debout et avec élégance. En élevant le débat. En parlant à l’intelligence des citoyens. L’AFA a lancé, en partenariat avec les associations d’élus locaux et le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), une enquête en ligne auprès de 110 000 élus locaux et agents territoriaux. Elle portait sur la connaissance des atteintes au devoir de probité ainsi que sur les mesures de prévention prises par les entités publiques locales. En revanche, les entités du service public local ne déploient pas toujours les mesures susceptibles de prévenir ces infractions. Les mesures générales d’intégrité récemment imposées par la loi n’ont pas encore été totalement déployées : 21,1% seulement des entités disent disposer d’un référent déontologue et 14,3% ont mis en place un dispositif de recueil des alertes internes. Par ailleurs, les mécanismes dont l’efficacité anticorruption a été éprouvée dans d’autres secteurs sont encore peu utilisés. Si l’on parle de prestations sociales, l’argument ne tient pas. La sécurité sociale gère des assurés ; la plupart sont français et si les étrangers en bénéficient aussi, c’est pour la bonne raison qu’ils paient des cotisations, au même titre que les nationaux. Nul privilège dans ce système. Les deux seules prestations sociales spécifiques dont les étrangers bénéficient sont l’AME, qui permet de se faire soigner même si l’on est sans-papiers et le logement d’urgence prévu pour les immigrés. Mais les sommes engagées sont faibles en regard des masses financières de notre système social (même si elles portent sur plusieurs milliards). Michel Onfray veut-il supprimer ces deux types de prestation ? Si oui, qu’il le dise, au lieu de jeter un discrédit général sur la sécurité sociale, accusée de maltraiter les nationaux au profit des étrangers. On verra alors un philosophe venu de l’extrême gauche refuser qu’on soigne les sans-papiers. Onfray est-il sur cette position ? Ou bien se cantonne-t-il dans des généralités approximatives qui créent autour du FN un environnement favorable ? L’un des membres de la rédaction n’a pas vraiment apprécié le dernier ouvrage de Michel Onfray, Décadence. En effet, le raccourci entre christianisme et nazisme en a hérissé plus d’un. Billet d’humeur personnel que nous publions ici. Michel Onfray n’est pas particulièrement connu dans le monde universitaire pour être un parangon de rigueur intellectuelle. On s’en convaincrait facilement en observant l’affection qu’il porte aux conférences solitaires, aux universités qui lui appartiennent et aux débats télévisés où les contradicteurs ne sont pas plus spécialistes que les spectateurs. C’est à se demander si son éditeur le relit. Reconnaissons tout d’abord au profane que l’essayiste a le charme d’une éloquence fleurie et tout le pittoresque d’un bourgeois grasseyant, populaire et périphérique. Michel Onfray, c’est un peu le Jean-Luc Mélenchon de la classe de philosophie. Il semble maîtriser, avec un à-plomb déconcertant, tous les sujets que chacun a fait semblant de comprendre à l’école. Avec lui par exemple, la complexité des modèles théoriques de la physique quantique est tout à coup simple et lumineuse.