Dernièrement, j’ai annoncé à mes enfants que c’est moi qui allait préparer le repas. Je pensais leur faire plaisir, mais je les ai vus échanger un regard désespéré. Je dois dire que ça m’a quelque peu piqué au vif. Du coup, j’ai décidé de m’améliorer pour leur faire des petits plats qu’ils réclameraient à corps et à cris. Non mais, bande de sales gosses ! Tout récemment, j’ai même décidé de tenter un cours de patisserie à Avignon pour ce faire. Petit retour d’expérience sur le sujet. J’avoue que j’avais quelques appréhensions en y allant, mais tout ça s’est vite dissipé une fois sur place : l’ambiance qui régnait était en effet carrément sympathique. Je ne sais trop pourquoi, j’imaginais que j’allais côtoyer des personnes ayant pas mal d’expérience, mais finalement, il y avait des gens d’horizons très variés dans ce cours. Si certains semblaient cuisiner depuis bien longtemps, quand d’autres étaient davantage comme moi. Cette différence de niveau aurait pu poser problème, mais bizarrement, ça a été un réel avantage pour tous : les habitués secondaient en effet les bizuts et leur donnaient leurs petits trucs et astuces. Le chef a sans doute aidé à établir cette ambiance de partage : il flânait en effet sans cesse d’une table à l’autre, vraiment passionné par son sujet. Quand quelqu’un allait dans la mauvaise direction, il ne faisait pas à sa place : il ne montrait pas non plus par lui-même, mais invitait plutôt ceux qui se débrouillaient bien à montrer comment faire, histoire que les gens se rapprochent et commencent à échanger. Bref, ce fut une excellente découverte que celle-là. Au point que je me tâte à refaire un cours d’ici quelques mois ! Pour autant, je ne crois pas que je vais refaire à la maison les plats que j’ai pu apprendre lors de ce cours : s’ils étaient simples à réaliser sous la houlette d’un chef, ils me semblent un peu compliqués à élaborer tout seul (pour quelqu’un de mon niveau, en tout cas). Par contre, j’ai appris quelques techniques vraiment utiles, et ce aussi bien du chef que des autres participants. Et ça, ce n’est pas rien. Tremblez, sales gosses : votre géniteur pourrait bien vous surprendre sous peu ! Je vous mets en lien le site où j’ai dégoté ce cours, si vous voulez en savoir plus… Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de cette expérience de atelier de patisserie à Avignon.
Mois : août 2018
Évaluations ex-post des politiques d’économie circulaire
Bien que l’Europe soit souvent considérée comme un bon élève des politiques environnementales à l’échelle internationale, elle est restée jusqu’alors plutôt en retrait dans la mise en pratique de l’économie circulaire, à l’exception de quelques pays comme les Pays-Bas ou l’Allemagne. Le Japon est particulièrement avancé dans le bouclage des flux de matières premières, en raison d’une politique ambitieuse de prévention et de recyclage des déchets menée depuis le début des années 1990. Confronté à des contraintes d’espace et de ressources, le Japon a rapidement compris la nécessité de faire transiter son économie vers la circularité. Les politiques amorcées ont été considérablement renforcées au début des années 2000 via des lois de promotion de l’efficacité d’utilisation des ressources, visant à développer une « Sound Material-Cycle Society ». La réglementation met l’accent sur le développement des 3R (reduce, reuse, recycle) et s’est traduite par la mise en place de plans pluriannuels d’amélioration de l’efficacité des ressources ainsi que par un nombre important de lois sectorielles contraignantes. La généralisation de l’écoconception est la priorité de ces plans. Cette politique japonaise ambitieuse n’a pas été un frein à la croissance économique et à l’emploi. Alors que les taux de recyclage atteignent presque 100 % pour les emballages et 95 % pour le béton et le bois de construction, l’étude bilan de 2010 menée par le gouvernement japonais sur la politique des 3R conclut sur la création nette de 120 000 emplois dans le secteur de 2000 à 2007 (qui représente 650 000 emplois au total). Le remanufacturing, concept qui reste peu développé en France, consiste en la production d’un produit neuf à partir de pièces détachées de produits du même type en fin de vie. Il se distingue du recyclage, puisqu’il ne s’agit pas d’une simple récupération de la matière, et de la réutilisation puisque les produits dont les composantes sont récupérées en vue d’une préparation et d’un réemploi, ne sont plus réparables. L’industrie américaine du remanufacturing est la plus développée. Le rapport dédié à ce sujet de la United States International Trade Commission estime le secteur à 180 000 ETP. Entre 2009 et 2011, le secteur a connu une croissance de 15 %. Le chiffre d’affaire total de l’industrie est passé de 37 à 43 milliards de dollars avec une création nette de 14 000 emplois. Cette dynamique ne semble pas ralentir : une estimation plus récente de l’Automative Parts Remanufacturers Association rapportée par la fondation Ellen MacArthur évalue l’industrie du remanufacturing à un total de 500 000 emplois aux Etats-Unis. Les initiatives européennes d’économie circulaire, bien que plus rares, ont également démontré qu’elles sont vectrices de créations d’emplois. Le projet NISP, qui promeut le développement de l’écologie industrielle en Grande-Bretagne, a permis de créer ou de sauvegarder plus de 10 000 emplois. Plus généralement, la Commission estime que 500 000 personnes travaillent en Europe dans l’industrie du recyclage.